Haut lieu du patrimoine mondial, inscrit à l’UNESCO depuis 1979, le château de Versailles est à la fois une résidence royale, un musée de l’histoire de France, voulu par Louis-Philippe et un palais national où siège le Parlement en Congrès. Outre les trois demeures historiques que sont le Château, le Grand Trianon et le Petit Trianon, le domaine de Versailles comporte un grand jardin baroque dessiné par André Le Nôtre, avec ses bosquets et fontaines, les jardins de Trianon et le Hameau de Marie-Antoinette, un parc boisé situé de part et d’autre du Grand Canal, et enfin, depuis 2009, le domaine de Marly. D’une surface de plus de 800 hectares, le Domaine accueille chaque année plus de 10 millions de visiteurs français et étrangers. Ils viennent admirer les collections, riches de plus de 60 000 œuvres, réparties entre peintures, mobilier, livres anciens, dessins, sculptures, gravures, objets d’art et carrosses. Véritable livre d’histoire de France du XVIIe siècle à nos jours, l’ancienne résidence royale est le symbole de l’art de vivre à la française, du goût et des savoir-faire d’excellence. Toujours ancré dans son temps par la place qui y est accordée à la création (programmation de spectacles, expositions d’art contemporain, mise en valeur des artisans d’art…), le château de Versailles continue à rayonner dans le monde entier.
Sous l’Ancien régime, les Écuries royales s'organisent en deux institutions : la Petite et la Grande Écurie du roi. Joyaux de l'architecture française classique, ces bâtiments jumeaux ont été édifiés par Jules Hardouin-Mansart entre 1679 et 1682, en prévision de l'installation de la Cour et du gouvernement à Versailles. Il s'agit du plus grand chantier royal jamais entrepris pour loger des chevaux. Leur situation exceptionnelle, face au Château, manifeste à elle seule la place accordée au cheval dans la représentation du pouvoir sous l’Ancien Régime.
Avec leur plan original en fer à cheval, les bâtiments s'organisent autour de cinq cours. Les ailes latérales sont consacrées au personnel, le corps central, avec ses immenses galeries voûtées, dévolu aux chevaux. Au cœur de chaque ensemble, se trouve le manège : rectangulaire à la Grande Écurie, circulaire à la Petite.
La dénomination des deux bâtiments ne tient pas à leurs dimensions mais à leur affectation. Au Nord, la Grande Écurie, sous l’autorité du Grand écuyer de France, appelé 'Monsieur le Grand', a la charge des chevaux de main, parfaitement dressés pour la chasse et la guerre. Au Sud, la Petite Écurie, dirigée par le Premier écuyer, appelé 'Monsieur le Premier', a le soin des montures servant à l’ordinaire, des chevaux d’attelage et des voitures. En principe, le Grand écuyer commande l’ensemble des écuries et haras, mais le Premier écuyer supporte mal cette subordination. Entre ces deux éminents personnages, la rivalité est constante.
Les écuries constituent l'un des plus importants départements de la Maison du Roi. L'activité y est constamment intense et près d'un millier d'hommes y travaillent : écuyers, cochers, piqueurs, postillons, valets de pied, garçons d’attelage, palefreniers, maréchaux de forge, aumôniers, musiciens, chirurgiens hippiatriques, école des pages...
Les galeries abritent des centaines de chevaux venus du monde entier, rangés selon leur race et leur robe. Les chevaux espagnols, arabes et perses servent à la parade et aux carrousels ; les coureurs anglais à la chasse ; les chevaux carrossiers proviennent de Pologne, du Danemark et de Prusse. Les écuries de Versailles étonnent par la hauteur inhabituelle des voûtes, par l'épaisseur des murs et par le pavement de pierre. Rang simple à la Grande Écurie ou rang double à la Petite, les chevaux ne sont séparés que par de simples barres de bois, pour la beauté du coup d'œil et pour le bien-être des chevaux.
La Grande Ecurie, où se déroulera le Jumping, abrite aujourd’hui deux lieux incarnant l’histoire équestre du château de Versailles : la galerie des Carrosses et l’Académie équestre nationale du domaine de Versailles, dirigée par Bartabas.
Fondée en 2003 par Bartabas, l’Académie Équestre nationale du domaine de Versailles est un corps de ballet unique au monde, attaché au manège de la Grande Écurie Royale. L’enseignement quotidien associe le dressage de Haute École à diverses disciplines telles l’escrime, la danse, le chant ou encore le Kyudo (tir à l’arc japonais). Les écuyers développent alors une véritable sensibilité artistique mise au service d’un répertoire très singulier, entièrement dédié au public.
Parallèlement à cette transmission développée avec « La Voie de l’Écuyer », opus au long cours, l’Académie se consacre à des créations exceptionnelles chorégraphiées par Bartabas et données dans les plus grands festivals lyriques ou théâtraux en France et à l’étranger, allant des Fêtes de la Nuit de Versailles aux Nuits de Fourvière. Elle vient de créer un somptueux « Requiem » à la semaine Mozart de Salzbourg sous la baguette de Marc Minkowski.
Voilà bientôt quinze ans que les chevaux et cavaliers de cette compagnie-école d’exception, menée grand train par Bartabas, s’engagent à préserver l’équitation de légèreté française tout en réinventant l’art des chorégraphies cavalières.
Restaurée et réaménagée en 2016, la galerie des Carrosses permet aux visiteurs de découvrir la collection de carrosses du château de Versailles qui est l’une des plus importantes d’Europe, mais reste encore largement méconnue du public.
Conçus pour frapper les esprits, les carrosses sont des chefs-d’œuvre d’art total. D’un luxe ostentatoire, ornés à profusion d’ors et de sculptures, ils ont été réalisés par les meilleurs artistes de la Cour. Les visiteurs découvrent au plus près ces voitures de grand apparat, telles que les berlines du mariage de Napoléon Ier, le carrosse du sacre de Charles X, le char funèbre de Louis XVIII, mais aussi des harnais richement garnis de bronze doré, des chaises à porteur, les petits carrosses des enfants de Marie-Antoinette et une étonnante collection de traîneaux de fantaisie.
Au-delà de sa qualité artistique, la collection est aussi en quelque sorte un 'Salon de l’Auto des XVIIIe et XIXe siècles' présentant les plus beaux prototypes et les dernières avancées de la carrosserie française en matière de confort, de performance et de technique : traction, direction, suspension, premiers coupés, décapotables, etc. Chaque carrosse raconte également une page de l’Histoire de France à travers un événement dynastique ou politique : baptême, mariage, sacre, funérailles. La collection constitue véritable un témoignage vivant de la vie de Cour et des fastes sous l’Ancien Régime, l’Empire et la Restauration.
Depuis sa réouverture en mars 2016, la galerie des carrosses a déjà accueilli plus de 120 000 visiteurs.